Guerre au Soudan
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Je vous invite à prendre connaissance de ce que MSF met en place sur ce terrain d’intervention et à découvrir comment vous pouvez, à votre mesure, aidez les personnes concernées.
Thomas Kauffmann
Directeur Général
MSF Luxembourg
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Dernière mise à jour: le 6 novembre 2024
La pire crise humanitaire au monde
Depuis que la guerre a éclaté entre les forces armées soudanaises (SAF) et les forces de soutien rapide (RSF) le 15 avril 2023, des millions de personnes ont vécu des combats intenses. Dans de grandes parties du Soudan, en particulier au Darfour, la population a été victime d'une violence continue, notamment d'une guerre urbaine intense, de fusillades, de bombardements et de frappes aériennes. Nos équipes soignent des patients blessés par des explosions, des balles et des coups de couteau. Le personnel et les installations de santé ont été attaqués et pillés.
Selon le HCR, 11 millions de personnes ont été déplacées de force de leur domicile, 8,1 millions à l’intérieur du pays
et le reste au-delà des frontières, notamment au Soudan du Sud, au Tchad et en Égypte, au 6 octobre. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 70 à 80 % des établissements de santé du pays ne fonctionnent pas à pleine capacité. Les camps de personnes déplacées manquent de soins de santé adéquats et d'aide humanitaire ; les niveaux de malnutrition sont catastrophiques.
Notre appel pour le Soudan
Tous les groupes armés et ceux qui exercent une influence sur eux DOIVENT VEILLER à ce que l’aide humanitaire puisse circuler librement dans toutes les régions du pays. Les parties au conflit continuent d’imposer des blocages délibérés pour empêcher l’acheminement des fournitures médicales et humanitaires vers les endroits où elles sont désespérément nécessaires, empêchant ainsi les populations de recevoir les soins médicaux dont elles ont désespérément besoin.
Les civils, les travailleurs humanitaires et les structures de santé doivent être épargnés par les combats. Les bombardements des établissements de santé, le harcèlement délibéré et les attaques contre les professionnels de santé DOIVENT CESSER.
La réponse humanitaire DOIT IMMÉDIATEMENT s’intensifier pour répondre aux besoins massifs de la population et mettre fin à ces souffrances.
Claire San Filippo, coordinatrice d'urgence de MSF, s'est récemment rendue au Tchad et au Darfour, au Soudan. Elle nous fait part de son témoignage.
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Le coût humain du conflit et de la violence
Le rapport, intitulé « A war on people - The human cost of conflict and violence in Sudan » (« Une guerre contre les populations - Le coût humain du conflit et de la violence au Soudan »), publié le 22 juillet 2024, décrit comment les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF), ainsi que leurs partisans, infligent des violences horribles à la population dans tout le pays. Depuis le début des combats en avril 2023, le bilan de la guerre est catastrophique : des hôpitaux ont été attaqués, des marchés bombardés et des maisons rasées.
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Poussées vers l'oubli
Le rapport "Poussés vers l'oubli : Les conséquences du conflit et de la négligence sur la santé des mères et des enfants au Darfour Sud" révèle que le nombre de décès maternels dans seulement deux hôpitaux soutenus par MSF au Darfour du Sud entre janvier et août représentait plus de 7% du nombre total de décès maternels dans toutes les structures de MSF dans le monde en 2023. Un dépistage de la malnutrition chez les enfants a également révélé des taux bien supérieurs aux seuils d'urgence.
La réponse de MSF au Soudan
Au Soudan, MSF est présent dans 11 des 18 États du pays.
Nos 1483 employés soudanais et 233 employés internationaux travaillent et/ou soutiennent actuellement 21 hôpitaux et 12 centres de soins de santé de base ou cliniques mobiles.
Malgré les difficultés, la présence de MSF et les soins médicaux que nous avons pu fournir démontrent qu'il est possible de mener une action humanitaire au Soudan. Pourtant, très souvent, les équipes de MSF se retrouvent les seuls acteurs humanitaires dans les zones où nous travaillons.
Au Soudan, les équipes de MSF fournissent :
- Soins d'urgence et chirurgie, y compris soins de traumatologie pour les blessés de guerre et les blessures non liées à la guerre, et césariennes
- Soins de santé maternelle et pédiatrique
- Dépistage de la malnutrition et traitement à l'hôpital et à domicile pour les enfants et les femmes enceintes souffrant de malnutrition aiguë
- Soins ambulatoires et cliniques mobiles, y compris dans les sites hébergeant des personnes déplacées et des réfugié
- Campagnes de vaccination de routine et de rattrapage
- Réponses aux épidémies de maladies - choléra, rougeole, etc.
- Dons de médicaments et de fournitures médicales aux établissements de santé
- Incitations, formation et soutien logistique au personnel du ministère de la Santé
- Activités liées à l'eau et à l'assainissement (WATSAN), y compris la mise en place et la restauration/nettoyage de latrines et de points d'eau.
Réponse d'urgence de MSF (janvier-juin 2024)
Consultations externes
Admissions aux urgences
Cas de malnutrition traités
La réponse de MSF dans les pays frontaliers
Tchad
Avant la guerre actuelle, le pays accueillait déjà plusieurs centaines de milliers de réfugiés soudanais. Depuis mi-avril 2023, 899 000 réfugiés déplacés et rapatriés ont traversé la frontière vers l'est du Tchad (selon les données de l'ONU), et des centaines d'autres continuent d'arriver chaque jour.
Les équipes MSF travaillent dans 3 régions frontalières qui accueillent la plupart des nouveaux arrivants : Ouaddaï,
Wadi Fira et Sila, en soutien aux réfugiés, aux rapatriés et aux communautés d'accueil. MSF fournit une large gamme de services médicaux : soins de santé primaires, dépistage et traitement de la malnutrition, vaccination, santé sexuelle et reproductive ; à travers un large éventail de modalités : soutien aux structures de santé locales existantes, mise en place d'hôpitaux, de cliniques et de systèmes de gestion intégrée des cas communautaires (ICCM) et de référencement, en plus de cliniques mobiles permettant d'atteindre les communautés les plus vulnérables. Nous jouons également un rôle clé dans des initiatives de santé publique à grande échelle telles que les campagnes de vaccination ou la chimioprophylaxie saisonnière au bénéfice des communautés de réfugiés.
Les populations ayant souvent du mal à s’approvisionner en eau en quantité et en qualité suffisantes – ce qui augmente les risques d’épidémies et de propagation de maladies hydriques – MSF travaille en permanence à l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement. Au cours de l’année écoulée, notre organisation a creusé des forages, construit et raccordé des points d’eau dans les camps, apporté son soutien technique à d’autres acteurs, installé des centaines de latrines, réhabilité des pompes à eau dans les communautés d’accueil, distribué des centaines de milliers de savons. Une intervention qui, entre autres,
contribue à réduire le nombre de cas d’hépatite E, actuellement épidémique dans l’est du pays.
Enfin, là où d’autres organisations compétentes n’ont pas la capacité de le faire, MSF continue de fournir aux communautés de réfugiés des articles non alimentaires, tels que des bâches en plastique, des moustiquaires ou des savons qui, pendant la saison des pluies, sont essentiels pour prévenir des problèmes de santé supplémentaires et retrouver un minimum de dignité.
Malgré nos efforts incessants, la réponse humanitaire dans l’est du Tchad a été entravée par l’insuffisance des financements des organisations humanitaires sur le terrain, ce qui laisse des lacunes critiques dans la fourniture de nourriture, d’abris, d’eau et d’assainissement.
Soudan du Sud
En septembre 2024, plus de 820 000 personnes ont traversé la frontière vers le Soudan du Sud depuis le début du conflit en avril 2023. Bien que les arrivées quotidiennes aient récemment diminué pour atteindre une moyenne de 600 à 700 personnes, l'afflux a exacerbé la situation humanitaire déjà désastreuse du pays.
De nombreuses personnes arrivent blessées et souffrant de malnutrition aiguë, confrontées à une situation tout aussi désespérée avec peu de nourriture, d'eau et d'abris. Les personnes qui transitent par les centres de transit pour réfugiés et rapatriés du Soudan sont confrontées à des conditions de plus en plus difficiles, notamment une surpopulation et un accès limité aux services. MSF est particulièrement préoccupée par le manque d'eau, d'assainissement et d'hygiène dans les centres de transit, qui sont cruciaux car les cas de diarrhée aqueuse aiguë (DAA) sont de plus en plus fréquents.
Le 28 octobre 2024, le ministère de la Santé du Soudan du Sud a déclaré une épidémie de choléra dans le comté de Renk, l'un des principaux centres de transit, causée en grande partie par un mauvais assainissement et des conditions de surpopulation. Actuellement, MSF gère un centre de stabilisation à Joda, dans le comté de Renk à la frontière avec le Soudan, et fournit des services de santé dans des établissements à Renk et Bulukat dans l'État du Haut-Nil, fournissant des soins primaires, notamment des soins de santé mentale, des vaccinations, des traitements contre la malnutrition et des services de santé maternelle et infantile, entre autres.
Dans la zone administrative spéciale d'Abyei, l'arrivée de rapatriés par le point d'entrée du marché d'Amiet a continué à mettre à rude épreuve les ressources limitées, en particulier les installations d'eau et d'assainissement.
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