L’accès sans entrave à l'aide humanitaire, aux soins et à la protection pour tous les réfugiés rohingyas doit être assuré
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Depuis le début de l'année, les réfugiés rohingyas arrivent au Bangladesh après avoir fui l'escalade de la violence au Myanmar. Ils sont maintenant confrontés à d'immenses défis, notamment le surpeuplement, le manque d'accès aux services essentiels et la détérioration des conditions de santé mentale. Médecins Sans Frontières (MSF) demande instamment aux autorités compétentes de garantir un accès libre et immédiat à l'aide humanitaire, aux soins et à la protection pour tous les réfugiés rohingyas.
Des milliers de réfugiés rohingyas sont arrivés au Bangladesh ces derniers mois, tandis que d'autres ont été repoussés ou détenus alors qu'ils tentaient de fuir le Myanmar. Ceux qui ont réussi à se rendre au Bangladesh ont décrit à nos équipes leur horrible périple, qui inclut souvent le fait d'avoir vu des proches mourir sous leurs yeux, d'avoir dû vendre les biens qui leur restaient ou d'avoir été contraints de contracter des dettes importantes pour couvrir ce voyage risqué. D'autres nous ont raconté comment ils ont désespérément tenté de traverser la frontière pour se mettre à l'abri - un exploit qui leur a parfois pris plusieurs jours.
Dans les camps de réfugiés de Cox's Bazar, l'accès à la nourriture est un problème. Les personnes vivant déjà dans les camps disent qu'elles partagent leurs rations alimentaires et leur espace avec les membres de leur famille nouvellement arrivés, qui n'ont pas accès à des services tels que l'hébergement, l'eau, l'assainissement et la protection contre les abus, l'exploitation et la négligence, en particulier pour les filles, les garçons et les femmes.
Depuis juillet, MSF a constaté une augmentation du nombre d'enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition modérée et sévère. Ce problème concerne surtout les nouveaux réfugiés, car l'accès à la nourriture et aux soins de santé est quasiment inexistant au Myanmar.
L'insuffisance persistante des ressources allouées à la réponse humanitaire a également gravement entravé la disponibilité des services essentiels, ce qui fait qu'il est difficile pour les réfugiés rohingyas nouvellement arrivés de bénéficier de tous les services humanitaires. Si les efforts visant à rendre l'enregistrement accessible aux réfugiés rohingyas sont essentiels, les retards dans ce processus ne doivent pas être un obstacle à la fourniture d'une aide immédiate.
Nos équipes soignent les nouveaux déplacés rohingyas dans les camps, y compris les patients gravement malades et les blessés de guerre souffrant de blessures causées par des obus de mortier et des tirs d'armes à feu.
« Les gens nous ont dit qu'ils avaient peur de demander de l'aide car ils risquaient d'être exploités ou même renvoyés au Myanmar », explique Orla Murphy, la représentante de MSF au Bangladesh.
« Nos équipes de santé mentale, en particulier, constatent que les gens sont aux prises avec la violence dont ils ont été témoins dans leur pays et que le manque d'accès aux services humanitaires disponibles a créé une incertitude qui exacerbe encore leur traumatisme. Nous voyons des patients rohingyas nouvellement arrivés présenter des symptômes de stress, d'anxiété et de dépression », explique Orla Murphy.
« Les bruits des combats violents qui résonnent encore depuis le Myanmar nous rappellent constamment la violence que nous avons fuie. Même à l'intérieur des camps, les tensions peuvent être vives et la crainte de nouvelles violences est omniprésente », explique *Solim, 21 ans, réfugié rohingya.
« J'ai échappé à la violence du Myanmar, mais je ne peux pas échapper à la peur. Mon cœur s'emballe à chaque bruit ».
Solim est arrivé au Bangladesh en juillet, avec des blessures physiques et d'intenses souffrances psychologiques dues à son voyage.
Alors que les autorités bangladaises se sont récemment engagées à répondre aux besoins les plus urgents des réfugiés rohingyas dans les camps, davantage doit être fait immédiatement pour que toutes les personnes arrivant dans le pays puissent accéder aux services essentiels tels que la nourriture, l'eau, les abris, les soins de santé, l'éducation et la protection.
*Nom modifié pour des raisons de confidentialité
MSF appelle à un accès sans entrave à l'aide humanitaire, aux soins et à la protection pour tous les réfugiés rohingyas au Bangladesh. MSF demande également à toutes les autorités compétentes de veiller à ce que personne ne soit renvoyé dans un endroit où il risque de subir de graves préjudices. Le principe de « non-refoulement » est inscrit dans le droit international, interdisant le retour d'individus dans un pays où ils risquent d'être persécutés, torturés ou de subir d'autres violations graves des droits de l'homme.